Rencontre? [RP libre]

J'étais allongée au pied d'un arbre qui semblait avoir plus de trois siècles. Il était vieux, il était un puit d'énergie pure. Les oiseaux chantaient, c'était agréable, ils me chatouillaient les oreilles. Le vent soufflait légèrement, il venait me chatouiller le museau. Ici, c'était calme, personne ne viendrait me déranger, enfin, c'est ce que je pensais. Le calme et la tranquillité, c'était exactement ce dont j'avais besoin. Le soleil montait au fur et à mesure dans le ciel, et j'avais soif. Je me levai, et je commençai à marcher, cherchant un ruisseau, une flaque ou un étang qui pourrait étancher ma soif. Après quelques minutes de recherche intense, je trouvais un petit ruisseau. J'y trempai ma patte, elle était fraîche, ça fait du bien. Je baissai ma tête et je donnai des coups de langue dans l'eau fraîche, les yeux fermés, je ne me rendais plus compte de ce qu'il y avait autour de moi. Désaltérée, je leva la tête au ciel, regardant le ciel bleu azur. Je restai comme ça quelques minutes durant, les deux pattes avant dans l'eau, et je regardai au milieu des arbres, puis je sautai dans l'eau, éclaboussant tout autour de moi.

Zed. Il avance. Il est là. Le loup est dans les bois. Il renifle et regarde les environs de ses grands yeux gris, sa face déformée par un rictus nerveux. L'air pur de la forêt lui donne un agréable frisson qui lui parcours l'échine. Zed est chez lui.
La bête marche de son pas robotique et saccadé. Et il marmonne.
"Comment se fait-il que le Soleil pleure ? Le Soleil pleure. La Lune en rit."
Et il éclate de rire.
" Ahah ! Elle rit !" hurle-t-il.
Un large sourire lui fend la gueule et il secoue sa tête violemment de droite à gauche. Puis, il se gratte le bout du nez avec frénésie à l'aide d'une de ses pattes avant.
"Mais quand est-ce que ces fourmis cesseront de sortir de mon nez ?"
Le pauvre loup continue ainsi de marmonner tout seul, débitant des choses qui n'ont pas vraiment de sens. Il continue d'avancer doucement entre les arbres, se montrant attentif à tout ce qu'il voit. Il voit ce que d'autres ne peuvent pas voir. Ah, la schizophrénie !
Zed s'arrête. Quelque chose de froid lui glisse entre les pattes. Il regarde vers le sol et voit de l'eau. Un instant, il panique, confondant un simple caillou avec un gros poisson. Il fait des bonds d'hystérique et est pris de quelques convulsions avant de se calmer, réalisant qu'il n'y à rien hormis lui, le Soleil qui pleure, la Lune qui rit et les fourmis. Un léger grognement sort de sa bouche et il remonte le petit ruisseau.
Zed s'arrête à nouveau. Un peu plus haut, il aperçoit une louve. Elle fait des bonds dans le court d'eau, envoyant des éclaboussures de tous les côtés. Il a l'impression de se voir il y a quelques secondes, en train d'essayer d'échapper au poisson imaginaire. Zed croit donc qu'il vient de tomber sur son double féminin.
"J'existe aussi en femelle !" s'exclame-t-il, plutôt content de rencontrer cette personnalité qu'il n'avait jamais vue.

Je continuais ce que je faisais, étant devenue une sorte d'autiste. L'eau me rafraîchissait, ça m'était énormément bénéfique. J'entendais seulement le bruit de l'eau qui giclait de partout autour de moi. Quelque chose me força à m'arrêter, une voix.
-J'existe aussi en femelle!
L'eau m'arrivait à la moitié de mes pattes, je regardai au loin, et je vis une silhouette, un loup, qui venait de prononcer ça, comme si cela l'avait étonné. Moi qui n'aimait pas me faire remarquer, je baissai la tête. J'étais prête à partir le laissant en plan, mais ce serait me faire remarquer encore plus. Je m'approchai doucement de ce loup, veillant à faire le moins de bruit possible dans l'eau. Devant le loup, je baissai la tête. Je ne savais pas quoi dire, c'est comme si j'étais...Bloquée. Il m'intimidait, il avait l'air d'être différent des autres, un loup normal n'aurait jamais dit une telle chose.
-Comment ça tu existes aussi en femelle?
Je relevai ma tête afin de plonger mon regard dans ses yeux qui me semblaient être un univers infini de mystères, et de jolies choses que je devais découvrir. C'était bizarre, en temps normal, j'aurais cherché à le fuir, comme tous les autres.

Zed voit souvent ce genre de vision. D'un seul coup, un deuxième loup apparaît. Puis, quelques secondes ou quelques minutes plus tard, il disparaît. Parfois, c'est un loup noir qui apparaît. Grand, fort, avec des yeux aussi noirs que les corbeaux. Sa voix semble lointaine lorsqu'il s'adresse à Zed, et ses gestes sont lents, flous. Zed ne se sent pas menacé en sa présence. Au contraire. C'est peut-être le seul ami qu'il ait jamais eu, et qui lui tient régulièrement compagnie. Dès qu'il à commencé à le voir souvent, il a décidé de l'appeler "Truc". Seulement Truc n'est pas là.
Là, c'est une autre vision. Réelle ? Zed n'en sait rien, il ne se pose même pas la question. Il sait que ce n'est pas Truc, et que c'est une dame. C'est tout.
A première vue, Zed était content. Mais à présent, l'enchantement laisse place au mal aise. Ce n'est pas une vision comme les autres. Un vertige le prend et le fait tressaillir.
La dame s'approche. Zed ouvre de grands yeux et se fige, regardant l'autre avancer vers lui. Chacun de ses pas, bien qu'il soit aussi silencieux qu'un mort, semble crisser contre ses tympans.
" Comment ça tu existes aussi en femelle? "
Zed ne bouge pas. Il cligne simplement des yeux. La voix parle normalement. Il en serait presque étonné. Disons que ça faisait un moment que Zed n'avait pas été confronté à une véritable vision. Un véritable loup. En l'espace d'un an c'est sans doute la première qu'il voit.
Comment ça il existe aussi en femelle ? Hé oui, comment ça ? Comment l'expliquer ? Cette question fait plusieurs fois le tour de son cerveau tandis qu'il reste figé, à fixer la louve en clignant des yeux. Le Soleil se moque de lui, car Zed ne trouve pas de réponse à la question. Il la sait, elle bouillonne en lui. Il existe aussi en femelle. Mais il ne saurait expliquer comment cela se fait. Il sait qu'il est un loup. Qu'il y a des louves. Voilà. Le loup existe aussi en femelle. Mais comment dire ?
Alors qu'il se pose toutes ces questions, ses pensées s'emmêlent. Il sait qu'il ne pourra pas l'expliquer. De toutes manières, qu'est-ce que cela apporterait ? Rien. Mieux vaut ne pas répondre, tout le monde s'en fiche.
Pour chasser tout ça de sa tête, il se met à la secouer violement de droite à gauche en grognant tout ce qu'il peut. Puis il s'arrête, louche un bon coup, alors qu'un filet de bave dégouline sur son menton.
" Je vais t'appeler... " Commence-t-il, avant de s'arrêter brusquement.
Il louche à nouveau en direction du museau de la dame. Une fleur bleue avec des teintes violettes pousse dessus.
" Pensée." Termine-t-il, comme si cela avait été un automatisme.
Après quoi, il fixe la pensée sur le nez de Pensée, tout en louchant, et en s'imaginant des abeilles danser autour tout en faisant leur ruche dans les grandes oreilles de la dame.

Je regardais le loup qui ne répondit pas. Il resta immobile. Il semblait réfléchir. Il est étrange. Très étrange. Il fallait que je m'en aille. Mais il risquerait de mal réagir, on ne sait jamais, ce genre de loup est sûrement imprévisible. Mais en même temps...Je me sentais mal à l'aise, en sa présence, comme si une aura lourde se dégageait de lui. Je le sentais, il était différent, il était dangereux. Il était toujours immobile, de la bave se mit à couler de son menton. Mais...Qu'est-ce donc ce loup??

J'étais sur le point de m'enfuir les pattes au cou, quand il se mit à prononcer quelque chose pour le moins...étrange.

"Je vais t'appeler..."

Le loup s'interrompit assez rapidement en réfléchissant à nouveau. Comment ça il devait m'appeler? J'ai un nom depuis toujours, il n'avait pas le droit de me donner un nom. Mais je ne devais pas dire ça, je me contentai donc d'attendre qu'il dise le nom qu'il allait me donner, après tout, voyons l'imagination qu'il a.

"Pensée." dit il soudainement.

Pensée?! Mais...Qu'est-ce donc ce nom? Mais que lui était-il passé par la tête enfin? Pourquoi un tel nom, et pas un autre? Des milliers de questions grouillaient dans ma tête. Des questions sans réponses. Je ne savais pas quoi lui dire, après ça. Et si je le vexais? Que me ferait-il? J'avais peur, je devais me méfier de ce mystérieux loup. Je devais, mais je voulais le connaître. N'étant pas très communicative, je savais pas comment j'allais faire.

Je me contentai donc de pencher ma tête sur le côté, et me prit à son jeu bizarre. Je ne savais plus ce que je faisais. Il n'y avait personne autour de nous, je ne me ferai donc pas remarquer par d'autres loups.

"..Pensée? ...Comme...la fleur?" finis-je par lui dire après un bref moment d'hésitation.

J'appréhendais sa réaction. J'aurai peut être mieux fait de lui dire mon vrai prénom, mais j'avais peur, peur qu'il me retrouve si je lui donnais une mauvaise impression. Peur qu'il dise à tout le monde que j'existe. Je n'arrivais pas à le cerner, après tout, je venais à peine de le rencontrer. Je le regardai toujours fixement.

"... Pensée?.. Comme... la fleur ? " Dit l'autre en penchant la tête.
Zed se met à trembler, nerveux à l'idée de devoir répéter sa pensée alors que dans sa tête, tout est clair et ne mérite pas d'être redit. Il sent qu'il se met à bouillonner et fait un effort extraordinaire pour éviter d'exploser.
" Oui, comme... La... FLEUR ! " finit-il par cracher en écarquillant les yeux comme un fou furieux.
Son cou se tord sous l'emprise d'un affreux tic. Sa tête penche vers la droite de manière répétitive, comme un robot en train de recharger son système interne. Puis, il prend une profonde respiration et se calme doucement, jusqu'à ce que ses tremblements et ses tics cessent.
La fleur bleue sur le museau de Pensée a disparu. Il sait qu'elle finira bien par revenir. La louve est normale, à présent. Zed se rend compte qu'il se tient debout au milieu d'un ruisseau et se rappelle du gros poisson de tout à l'heure. Il ne bouge pas pour autant, et baisse les yeux vers ses pattes. Il reste ainsi, silencieux quelques secondes, avant de relever la tête. Il regarde tout autour de lui et réalise à quel point ces bois sont beaux. Il en oublierait presque la louve qui se tient devant lui.
D'un pas automatique, il quitte le ruisseau, comme si Pensée n'existait plus, et va se coucher sur un tapis de mousse, au pied d'un arbre. Après quoi, Zed commence à gratter doucement et minutieusement l'écorce d'une racine.
" Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir en dessous ? demande-t-il. Du sang ? "
Et il continue de gratter à l'aide d'une griffe. L'arbre est vivant, il le sait, alors il veille à ne pas tout arracher.
" Je veux juste voir... murmure-t-il. Pardon si je te fais mal... "

Le loup qui se tenait en face de moi se mit à trembler. Avait-il peur? Mais peur de quoi?

"Oui, comme...La...FLEUR!" me répondit-il. Il ne semblait pas zen, on aurait dit qu'il s'était comme énervé contre moi. J'avais peur, mais je ne bougeais pas. Peut être, pourrait il me poursuivre, si je venais à m'en aller sous son museau.

Il fut soudainement prit d'un tic. Sa tête penchait répétitivement vers la droite, ce loup n'était décidemment pas normal du tout. Pourquoi suis-je tombée sur lui? Pourquoi? J'aurai dû fuir quand j'en avais eu le temps.

Son tic s'arrêta soudainement, il ne semblait plus énervé. Je le regardais, il semblait ne plu prêter attention à moi. Tant mieux. Le loup se mit à fixer ses pattes avant de regarder partout autour de lui. Je fis de même, les bois étaient magnifiques. Le loup quitta le ruisseau, comme si il avait soudainement été attiré par autre chose.

En effet, il alla s'allonger au pied d'un arbre qui ne semblait pas jeune du tout. Je regardais mes pattes dans l'eau. La température baissait mais ça me faisait du bien d'être dans l'eau froide. Je ne voulais plus prêter attention à ce que marmonait ce loup dont je ne connaissais toujours pas le nom.

" Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir en dessous? demande-t-il. Du sang? "

Et voilà qu'il recommencait à poser des questions, qu'il se posait à lui même.

" Je veux juste voir... murmure-t-il. Pardon si je te fais mal... "

Je n'entendais pas vraiment ce qu'il disait, mais il parlait à l'arbre. Parler à un arbre. Parler à un arbre...Parler à un arbre. PARLER A UN ARBRE?! Ce loup n'était définitivement pas normal. Non. Pas normal. En même temps, je m'en doutais. Je le regardais. Je le fixais encore et toujuours. Il semblait m'avoir oubliée. C'est quand même bizarre. J'arrêtai de le fixer afin de boire encore un peu. A présent, j'avais faim. Mais, ça pouvait attendre. Je vais au moins demander le nom de ce loup. Si un jour je veais à le recroiser, je pense qu'il serait content de savoir qu'une louve qui, pourtant, n'aime pas communiquer avec les autres, ne l'ait pas oublié.

Je sortis donc doucement du ruisseau, regardant tout autour de moi, la tête basse et les oreilles baissées, l'eau dégoulinant sur mon pelage à moitié mouillé. Je m'approchais du jeune loup avec méfiance. Je ne savais pas vraiment pourquoi je me méfiais de lui, mais je savais qu'il le fallait.

"...Ex...Excuse moi de...te...déranger dans...tes expériences..." Je m'interrompis et repris ce que je disais "Bizarres, mais...Quel est ton nom..?.."

J'étais à quelques mètres de lui, je pouvais m'enfuir à tout moment si les choses se déroulaient pas bien.

Invité

Citation :: J'veux bouger, je m'ennuie, faut que je bouge ! Allez, un bois. Il y a toujours des gens dans les bois. Oui, c'est bien les bois. Je vais voir du monde sûrement. Je n'ai rencontré que deux personnes ici, Sheïtan, la louvette ainsi que Asko, le mâle. Il faut d'ailleurs que je prenne mon courage à deux patte et le revoie lui ! Mais pas aujourd'hui. Pas envie. Je veux voir de nouvelles têtes. Je pars vers les bois d'Ossian. J'en ai entendue parler, le lieu idéal pour s'y installer. De l'eau, du gibier, un bel endroit. Cela devrait me plaire. A peine arrivé que je rentre dans le bois. C'est grand et lumineux, j'adore cet endroit. Mais les collines de Maldodore reste de loin mon endroit préféré ! Toutes ces couleurs ... C'est juste sublime. Mais passons. Mes pattes s'enfoncent dans la mousse qui sème le sol. C'est frais, ça chatouille même. J'aime cette sensation !Un bruit. Des cris. Quelqu'un crie. J'accours.
" Oui, comme... La... FLEUR ! "
Fleur ? Pourquoi il parle de fleur ? Ça m'intrigue. Je suis tout proche de la voix. J'en entend maintenant une autre.
"Bizarres, mais...Quel est ton nom..?.."
Deux loups doivent donc se parler. Je pense que je vais "taper l'incruste" avec eux, mais avant je regarde leurs attitudes, et je me cache. Personne ne doit me voir tant que je n'en sais pas plus au sujet des deux loups face à moi.

"... Quel est ton nom ? " Demande la curieuse Pensée.
Zed gratouille toujours la racine qui dépasse de l'humus. Il est couché contre le tronc et son corps frémit, doucement. Il gratte le bois de manière régulière, comme s'il battait un léger rythme. S'il avait gratté d'une quelconque autre manière, cela l'aurait perturbé et rendu complètement fou. Il ne fait plus attention à ce qu'il se passe autour. Il n'y a plus que lui et la racine. Comment avait-il pu ne jamais s'intéresser aux arbres, alors que ce sont ceux qui lui ont toujours tenu compagnie lorsque ça n'allait pas, alors qu'ils sont là sans vraiment l'être, silencieux et observateurs, plus fiables encore qu'un confident et plus profonds que des tombes à secrets ? Un arbre se dessine dans les pensées de Zed. Il commence par un point, qui s'étire en une fine tige verte. Ses racines semblent si fragiles et pourtant, elle s'enfoncent peu à peu dans la terre, s'épaississant et devenant plus fortes. Sa tige grandit et grossit, durcit, avant de devenir bois. Les petites feuilles se transforment en branches, qui s'étirent vers le ciel comme on lèverait bien haut les bras, allant chercher le moindre petit rayon de soleil. Puis, les fleurs s'ouvrent, lentement, semblant dire "bonjour !". Zed accompagne cette douce floraison de couleurs. Il chuchote des mots incompréhensible, dans la langue de Zed.
" Le nom est Zed." finit-il par articuler.
Il s'interrompt un instant de gratter et fixe le vide devant lui. L'arbre se fige dans son esprit.
" Zed, comme le dernier de la liste. Comme celui qu'on ne comprend pas et vers qui on ne va pas, parce qu'il est derrière, et qu'il ne va pas dans notre sens. "
Il cligne des yeux.
" Zed derrière, qui ne peut aller vers personne. "
Parce qu'ils sont devant et qu'ils avancent. Zed fixe le néant. Il devine la silhouette discrète de Truc qui le regarde et qui se tient à quelques mètres devant lui, bienveillant, avant de disparaître dans un nuage de vapeur blanche.

Le loup grattait toujours le sol de manière régulière et rythmée. Il semblait ne pas avoir entendu la question que je lui avais posée. Je me sentais bête. J'aurais dû partir quand j'en avais encore le temps. Je fixais toujours le loup qui continuait à gratter le sol. Il allait bientôt atteindre la racine de l'arbre.

" Le nom est Zed." me répondit il après un petit moment d'attente.

Ce n'est pas trop tôt. Zed? C'est bizarre comme nom, mais c'est original en même temps.

" Zed, comme le dernier de la liste. Comme celui qu'on ne comprend pas et vers qui on ne va pas, parce qu'il est derrière, et qu'il ne va pas dans notre sens. "

Il cligne des yeux, comme si c'était voulu. Ce qu'il venait de dire était très émouvant...Pourquoi se considérer comme la dernière lettre de l'alphabet? Pourquoi se pense-t-il incompréhensif? Plusieurs questions vinrent trotter dans mon esprit, des questions sans réponses qui m'envahissaient l'esprit. J'avais l'impression que son esprit malade avait déteint sur le mien. Non, je n'étais pas folle, je voulais seulement le comprendre. Être rejeté et mis à l'écart, c'est dur, en effet...

" Zed derrière, qui ne peut aller vers personne. "

Ses paroles résonnèrent dans ma tête, et restaient une bonne trentaine de secondes. Je reculai de quelques pas. Je regardai à droite, à gauche, derrière. J'avais l'impression d'être entourée de vide. Les arbres étaient toujours là, pourtant. Aussi rayonnants qu'à leur habitude. Mais j'avais l'impression qu'ils n'étaient plus là. Je fermai les yeux, et les rouvris, ils étaient revenus. Je fixai Zed.

"Je vois...C'est assez...étrange? Je n'avais jamais vu de...de loup comme toi! Tu es passionnant et...mystérieux. A vrai dire...tu es le seul loup vers qui j'ai eu le courage d'aller...moi non plus je ne peux aller vers personne, Zed..."

Je baissai ma tête et fixai le sol. J'étais au bord des larmes en disant ça, c'était la première fois que je parlais autant en une seule phrase.

"Je...je m'appelle Alpha, en vrai."

Je fixai toujours le sol, les oreilles plaquées contre ma nuque.

Invité

Le loup brun répond enfin à la question de l'autre loup, au bout de longues minutes d'attente.
" Le nom est Zed."
Zed. C'est beau comme nom ... J'aimerais avoir ce nom, à la place de Amylia ... Quel nom pourri !
Il arrête de gratter le sol et lève brusquement la tête. M'a-t-il vue ? Sentie ? Apparemment non. Il regarde l'autre loup dans les yeux, et parle.
" Zed, comme le dernier de la liste. Comme celui qu'on ne comprend pas et vers qui on ne va pas, parce qu'il est derrière, et qu'il ne va pas dans notre sens. "
J'ai soudain envie de courir vers lui et de lui dire que non, il n'est pas le dernier de la liste. Il me fait pitié ce loup ... Zed ... Il est si ... seul. Tout seul, dans ce vaste monde. Je l'étais avant, mais maintenant j'ai des amis sur qui compter. Lui aussi il en trouvera, un jour.
" Zed derrière, qui ne peut aller vers personne. "
Le pauvre ... J'aurai tant aimé pouvoir le consoler, mais je ne peux rien y faire ... Peut être que le loup face à lui fera quelque chose.
"Je vois...C'est assez...étrange? Je n'avais jamais vu de...de loup comme toi ! Tu es passionnant et...mystérieux. A vrai dire...tu es le seul loup vers qui j'ai eu le courage d'aller...moi non plus je ne peux aller vers personne, Zed..."
Le début de son récit était vrai pour moi. Tout à fait vrai. Ce loup tapait dans le mille. Quant à le fin, non, elle ne me ressemblait pas. Je suis plutôt du genre à aller vers les gens.
Il y eu encore une fois un moment de silence. Personne n'osait parler. Et ce n'était pas le moment pour moi d'entrer en scène, pas encore.
"Je...je m'appelle Alpha, en vrai."
Alpha. C'est prétentieux. J'aime pas ce prénom. J'aime pas ce loup. Je vais peut-être passer pour une "raciste", mais quand tu t'appelles Alpha, t'es prétentieux. Et ne me donnez pas l'excuse "c'est mes parents qui ont choisis ce nom". Non. Je m'appelle bien Amylia, mais tout le monde me connait sous Amy, sauf Asko. Mais Asko, c'est pas pareil ...
Je me prépare à entrer en scène, j'attend juste une réponse de Zed.

Zed entend la voix de l'autre louve parler, mais il n'écoute pas. Il garde ses yeux fixés vers le nuage de vapeur blanche que Truc a laissé derrière lui. Il s'en va, doucement, et finit par disparaître totalement. Zed cligne des yeux et pose la tête sur la racine qu'il grattait.

"Je...je m'appelle Alpha, en vrai."

Zed gronde.

"Pensée." réplique-t-il avec insistance.

Sur ce, il reste couché contre son arbre et soupir. Il replie ses pattes avants sous sont corps et fini tout recroquevillé. Le mot "pensée" tourbillonne devant ses yeux. Il gronde. Pensée. C'est tout. Un A tente de se glisser à la place du P, mais rien n'y fait. Zed est trop borné. Il ne veut pas laisser ce A s'introduire dans sa pensée. Son agacement le ronge tellement qu'il se met à se balancer d'une manière psychédélique d'avant en arrière. D'avant en arrière. En fermant fort les yeux. Il a l'impression qu'on l'oppresse et que quelque chose essaie d'entrer dans sa bulle pour le piquer.

Zed gronda, il ne semblait pas satisfait de ce que je venais de lui déclarer.

"Pensée." répondit-il. Il semblait vraiment y tenir à ce pseudo nom qu'il m'avait donné.

Je ne savais plus trop quoi faire. Je fixais le loup, puis détournai mon regard pour le plonger dans dans un buisson. J'avais l'impression qu'il y avait quelqu'un. M'enfin bon, ça n'avait pas vraiment d'importance. Je me retournai, de manière à ce que je ne sois plus en face de Zed.

"Bien, je...je m'en vais. Au plaisir de te revoir, cher Zed..." lui dis-je doucement.

Je commençais ma marche. Je me hâtais de plus en plus, avant de disparaître dans les bois, et de ne laisser aucune trace de mon passage. Cette rencontre avait été bien étrange, avec un loup différent des autres. Mais cela n'avait plus vraiment d'importance, après tout, je le croiserai peut être plus jamais...Mais on ne sait jamais.

» Moment de solitude ~ LIBRE ~